(BFI) – « Quand bien même on le critiquerait, dans la partie subsaharienne de l’Afrique, excepté l’Afrique du Sud, le Cameroun est mieux classé que les pays dont je connais le chemin de fer. Le chemin de fer camerounais se porte nettement mieux ». Telle est l’appréciation générale que fait Jean Joseph Aouda du chemin de fer au Cameroun, en comparaison avec d’autres pays africains.
« Mais en tant que Camerounais, je suis un peu plus dur. Je me dois d’avoir le meilleur pour mon pays », précise par ailleurs cet expert camerounais qui a notamment coordonné les travaux de la boucle ferroviaire de l’Afrique de l’Ouest, gigantesque projet alors confié au groupe Bolloré et qui visait à relier Abidjan à Lomé, en passant par Ouagadougou, Niamey et Cotonou.
C’est que, l’ingénieur de génie-civil, qui a longtemps été un haut cadre chez Camrail, le transporteur ferroviaire camerounais, s’inquiète néanmoins du vieillissement de l’infrastructure ferroviaire au Cameroun. « Il y a des choses à faire, non seulement sur l’entretien et le renouvellement de la voie ferrée, mais aussi sur le renouvellement et la réhabilitation du matériel roulant du concessionnaire, qui est aussi vieillissant. De plus, nous sommes sur un chemin de fer à voie unique. Donc, les contraintes sont énormes et divisent par trois les capacités de transport », confie celui qui est désormais l’administrateur directeur général du cabinet Beacop.
Avant de poursuivre : « globalement, nous avons à peu près 2/3 du parcours qui est dans une situation vieillissante et critique, ce qui ne permet pas vraiment d’avoir une optimisation des opérations dans le cadre de l’exploitation ferroviaire. Heureusement qu’il y a des projets en vue. Il y a, par exemple, des études de préfaisabilité sur le tronçon Belabo-Ngaoundéré, et une autre qui vient d’être lancée entre Douala et Yaoundé. Espérons que d’ici là, les financements seront trouvés pour pouvoir réhabiliter ces voies, afin que tout le tronçon soit praticable ».